SUPPLÉMENT ILLUSTRE
Les
générations actuelles ne peuvent imaginer ce qu' était
la presse avant l'apparition du journal à cinq centimes, du journal
populaire mis à la portée de toutes les bourses.
La presse ne jouissait d' aucune liberté. Des législateurs
ombrageux lui avaient fait un code bizarre et l' avait reléguée
hors du droit commun. Son état était d'exception. Le gouvernement
ne souffrait d' elle rien qui pût, non pas même le blesser,
mais simplement l'égratigner. On exigeait des journaux de lourds
cautionnements ; une censure jalouse les surveillait de près ; à
la moindre critique, à la plus petite allusion politique, les amendes
tombaient sur eux dru comme grêle ; à la récidive, c'était
l'interdiction.
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De la perte du plus grand paquebot du monde, à la percée des Vosges. Une mine d'informations d 'époque d'humours et de publicités. Des articles et des gravures en couleurs d'un journal d'époque .
L'histoire,
voyez-vous, est un éternel recommencement,
et les peuples s'éviteraient bien des déboires s'ils avaient
plus de souci de ses enseignements.
Ernest Laut " le Petit Journal Illustre " du 16 Août 1906
QUELQUES CHIFFRES(1893)
Si tous les exemplaires du Petit Journal tirés en un jour
étaient mis les uns à la suite des autres, ils formeraient
un ruban de onze cents kilomètres de longueur, soit deux fois la
distance de Paris à Lyon.
Les exemplaires tirés en une année et placés à
la suite les uns des autres auraient une longueur de près de
CINQ CENT MILLE KILOMETRES.
Ils pourraient donc faire onze fois le tour de la Terre.
Les exemplaires vendus quotidiennement formeraient, s'ils étaient
empilés les uns sur les autres (le journal étant déployé)
une colonne de cent cinquante mètres de hauteur, soit près
de deux fois et demi la hauteur des Tours de Notre-Dame.
Au bout d'une année, la colonne atteindrait soixante-dix-neuf mille
mètres, soit plus de quinze fois la hauteur du Mont-Blanc. Voilà
pour des alpinistes un moyen original d'escalader les plus hautes montagnes
!
Mis les uns à côté des autres comme les pavés
dans les rues, les exemplaires du Petit Journal imprimés
en une année couvriraient une surface d'environ deux cent quarante
millions de métres carres, soit approximativement plus de trois
fois la superficie de Paris.
Le poids de ces numéros serait de DIX MILLIONS DE KILOGRAMMES.
L'imprimerie du Petit Journal consomme annuellement environ quatre
cent cinquante mille kilos d'encre d'imprimerie, représentant un
volume de plus de quatre cent trente mille litres.
Si tous de voulez bien, nous nous arrêterons devant ce flot d'encre
! ...
LACARRE