Événements
du Transvaal
LES FUGITIFS DE LADYSMITH
Il a été très difficile ces
jours derniers d'avoir d'exactes nouvelles de Ladysmith. On a su cependant
que la tranquillité des Anglais était simulée puisque
là-bas on avait fait sortir de la ville les femmes et les enfants.
Ce fut un triste exode. Les malheureux quittaient leurs maisons sans savoir
s'ils les reverraient jamais, si elles ne s'effondreraient point sous
le terrible souffle des canons. Et ceux qu'on laissait, n'était-ce
point pour la dernière fois qu'on les avait embrassés ?
Les larmes coulaient brûlantes pendant les adieux ; les assiégés
avaient cru devoir faire protéger le train des fugitifs par un
train blindé, ce qui semblera bien inutile à ceux qui connaissent
la noblesse de coeur, la générosité, l'humanité
des Boers. Ils ne font point la guerre aux femmes ni aux enfants, mais
bien à ceux qui, au mépris de tout droit, veulent faire
de leurs femmes des veuves, de leurs enfants des orphelins.
Le Petit Journal illustré
du 19 Novembre 1899
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