Bresci, l' assassin du roi Humbert d' Italie, vint de se suicider. Nous avons, à propos de sa condamnation, dit combien plus terrible que la peine de mort était le châtiment qui lui était infligé. Cette réclusion absolue sans aucune relation avec l' extérieur, sans qu' il soit, amène rapidement la folie ou la mort. Passanante est devenu fou, bresci s' est tué. L' esprit tout plein encore des idées néfastes qui le conduisirent au crime, il avait, dans les premiers temps, la conviction que ses amis viendraient le délivrer ; puis sa confiance avait diminué et enfin le découragement était venu. Ce fut alors qu' il songea à mourir ; il confectionna avec sa cravate et un essuie-main une sorte de corde qu' il attacha au plafond et se pendit. Quand ses gardiens survinrent, il était mort. On pourra trouver un peu étrange qu' un homme aussi étroitement surveillé ait pu mener à bonne fin un projet assez compliqué en somme ; si ses gardiens pris de pitié ont détourné la t^te et lui ont permis d' abréger sa torture, ce n' est pas moi qui le leur reprocherai
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