Après la catastrophe de Mamers

Les soldats du 115e de ligne consolident les maisons ébranlées par l' inondation

Dans la catastrophe si soudaine et si inattendue qui s'est abattue sur la charmante ville de Mamers et sur ses environs, on sait quel rôle admirable ont joué les officiers et les soldats de la garnison. C' est à leur sang froid, à leur habileté, à leur dévouement, à leur courage qu' on doit de n' avoir pas eu à compter un plus grand nombre de victimes. Ils ont combattu le fléau avec vigueur et une promptitude admirables, et plus d' un malheureux, que le torrent roulait dans ses eaux furieuses, fut arraché à une mort certaine par un officier ou par un soldat du 115e de ligne. Le danger passé, c' est encore eux (ainsi que le montre notre gravure de première page) qui ont apporté le secours de leurs bras à la ville de Mamers pour déblayer les quais, enlever les débris de toutes sortes et consolider les immeubles atteints par l' inondation. C' est ainsi que s' exerce, dans la paix, l' action fraternelle et bienfaisante de notre armée. Quelles plus belles réponses que ces actes d' abnégation et d' héroïsme, peuvent être faites aux injures que jettent chaque jour à notre Armée les internationalistes et les sans-patrie, tous ces mauvais Français, qui, dans le but de s' attirer les voix de quelques électeurs ou pour satisfaire leur haine de tout ce qui est noble et grand, prêchent le désarmement, la création des milices, l' abaissement du drapeau devant nos ennemis en armes, toujours prêts à toutes les éventualités. Le Cinématographe du Petit Journal, toujours attentif à saisir les événements de l' actualité, donne en ce moment la reproduction de toutes les phases de la catastrophe : les ravages causés par l' inondation, maisons éventrées, ponts emportés ; les sauvetages, le transport des noyés, les travaux de déblaiement par la troupe ; et enfin, dernier acte de la sinistre tragédie, l' enterrement en grand pompe des victimes.

Le Petit Journal illustré du 26 Juin 1904