Victoire Française

S. M. l' Empereur Guillaume félicite Théry, le vainqueur de la Coupe Gordon-Bennett

C' est bien une victoire française, en effet, que celle de Théry dans la Coupe Gordon-Bennett, car cette victoire est en même temps celle de l' industrie automobile française sur ses concurrentes étrangères. Rappelons en deux mois l' organisation de cette grande épreuve sportive. M. Gordon-Bennett, qui la créa, voulut qu' elle fût un véritable cartel international, conclu par les automobiles-clubs de chaque pays, pour le compte de leur industrie automobile nationale. Chaque pays a droit à être représenté par une équipe de trois véhicules, lesquels doivent être entièrement construits dans le pays qu' ils représentent. Cette clause est importante. Elle a donné à la coupe Gordon-Bennett le caractère d' un critérium industriel qui influe considérablement sur le marché automobile international. On comprendra, par là, combien il importait à la prospérité de notre industrie que la coupe fût conquise par un coureur français. Fondée en 1900, la coupe fut courue la première fois en France, entre Paris et Lyon : Charron fut l' heureux vainqueur. En 1901, entre Paris et Bordeaux : c' est encore un Français, Girardot, qui remporta la victoire. Les deux années suivantes, la coupe passa entre les mains de l' Anglais Edge et du Belge Jenatzy. Cette année, enfin, elle revient à la France, vaillamment reconquise par Théry, après une course des plus émouvantes sur le territoire allemand. L' empereur Guillaume II, très fervent des choses sportives, a vivement félicité le vainqueur.

Le Petit Journal illustré du 3 Juillet 1904