L' escadre Française à Athènes

Réception du roi de Grèce à bord du " Suffren "

Au retour de son voyage à Constantinople, où les amiraux Gourdon et Antoine et officiers ont été l' objet du plus gracieux accueil de la part du sultan, l' escadre de la Méditerranée et du Levant a relâché au Pirée. Le roi Georges de Grèce dont on connaît les sentiments à l' égard de la France, n' a pas manqué de saisir cette occasion de témoigner, une fois de plus, sa sympathie pour notre pays. Accompagné de ses deux fils, le prince Georges, haut commissaire de Crète, et le prince Nicolas, il s' est rendu à bord du Suffren où il a été reçu par l' amiral Gourdon, entouré de son état-major, tandis que, sur les quais, une foule enthousiaste poussait des acclamations répétées en honneur des marins français. L' attachement du roi Georges pour la France date de loin. Sous l' Empire, alors que, prince de Danemark, il n' avait que dix-huit ans, il reçut à Compiègne un accueil chaleureux qu' il n' oublia jamais. Depuis lors, il ne s' est presque pas passé d' années sans qu' il vint en France. Le mois prochain le retrouvera à Aix-les-Bains où il fait sa villégiature annuelle. Notons que ses fils ont une égale sympathie pour notre pays. Ces jours derniers encore, le prince Constantin, duc de Sparte, héritier du trône de Grèce, était l' hôte de la France. Il éprouve, paraît-il, un vif plaisir à vivre de la vie parisienne, et ceux qui le connaissent disent volontiers que lorsqu'il se trouve dans notre capitale, Paris compte un Parisien de plus. Athènes a brillamment fêté l' arrivée de la flotte française. Au déjeuner offert à nos officiers à la villa royale de Tatoï, des toasts empreints de la plus vive cordialité ont été échangés entre le roi Georges et l' amiral Gourdon. Et le peuple a, par son enthousiasme et ses acclamations, témoigné éloquemment à nos marins qu' il partageait les sentiments de son roi à l' égard de la France.

Le Petit Journal illustré du 10 Juillet 1904