La statue de Pasteur place de Breteuil, à Paris

La cérémonie d' inauguration

Bon nombre de villes de France ont, depuis neuf ans que Pasteur est mort, consacré dans le marbre ou le bronze le souvenir de ce grand savant, de ce bienfaiteur de l' humanité : Arbois, où il naquit ; Lille, où il fit ses plus admirables découvertes ; d' autres encore : Melun, Chartres, qui, l' an dernier, inaugurait son monument. Mais Paris, jusqu' ici, n' avait pas encore dressé sur une place publique son hommage au plus illustre savant du dix-neuvième siècle.

Or, Paris vient de payer sa dette. Sur l' emplacement qu' occupait naguère la tourelle de fer du fameux puits artésien de Grenelle, dans ce quartier neuf aux vastes places et aux larges avenues, on a inauguré, ces jours derniers, la statue de Pasteur, à deux pas de l' Institut qui porte son nom.

Ce qui fait que Pasteur fut grand entre les grands savants, c' est que ses découvertes ne sont pas demeurées dans le domaine des abstractions pures. Il a abordé les problèmes les plus ardus de la science et, presque toujours, il a abouti à des résultats immédiatement pratiques et essentiellement humanitaires. Si son oeuvre scientifique fut admirable, sa vie, toute de travail, ne le fut pas moins. On peut dire que s' il eût des ambitions, elles ne furent jamais personnelles et ne visèrent que le progrès utile à tous.

De son vivant, il connut la gloire. A sa mort, les témoignages de vénération affluèrent de tous les points du globe. Il fut, a-t-on dit, " l' homme de l' humanité". Cela est vrai, car ses bienfaits se sont répandus sur le monde entier. Mais il fut, avant tout, un vrai Français de France. Aussi est-ce justice que son effigie se dresse sur tous les points du territoire et que Paris et la France entière aient si hautement célébré la mémoire de ce grand Français.

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Nous avons omis de signaler le nom de l' auteur du tableau Masséna à Wagram, que nous avons reproduit dans notre numéro 712. Cette belle oeuvre est due au pinceau de M. Eugène Chaperon, le peintre militaire bien connu.

Le Petit Journal illustré du 24 Juillet 1904