En Chine

Sanglante querelle entre soldats français et japonais

A la suite de la dernière intervention des puissances en Chine, des contingents militaires appartenant aux diverses armées qui prirent part au châtiment des Boxers furent laissés dans le pays, afin de veiller à la garde des légations et au maintien de l' ordre.

C' est entre deux de ces postes, l' un français, l' autre japonais, qu' éclata récemment la querelle dont notre gravure de première page reproduit les sanglantes péripéties.

A Chang-Haï-Kouan, au Nord du golfe de Petchili, à l' endroit même où vient aboutir la Grande-Muraille de Chine, est casernée, dans un fort dénommé fort de l' Amiral-Pottier, une compagnie d' infanterie coloniale qui fait partie du corps du général Lefebvre. Non loin de là se trouve également cantonné un poste de soldats japonais. Les événements qui, depuis bientôt six mois, se déroulent en Mandchourie et en Corée n' ont pas manqué d' exacerber l' arrogance des petits Nippons et de les rendre insupportables à leurs voisins.

Déjà, entre eux et les Français, des altercations particulières s' étaient produites, vite réprimées par les officiers.

Cette fois, à la suite de trop abondantes libations, une rixe a éclaté qui n' a pas tardé à dégénérer en une véritable bataille. De part et d' autre, on a mis la baïonnette au clair et, quand la police et la garde ont pu séparer les combattants, dix morts ( sept Japonais et trois Français ) et dix-sept blessés ( douze Japonais et cinq Français ) jonchaient le sol. Les officiers français et japonais ont pris des mesures sévères pour empêcher dorénavant le retour de pareil conflits.

Le Petit Journal illustré du 31 Juillet 1904