La pluie Mandchourienne

Pièce d' artillerie russe embourbée

Depuis bientôt un mois, la saison des pluies sévit sur la Corée et la Mandchourie ; et les adversaires en présence trouvent devant eux un ennemi de plus, un ennemi implacable qui, de jour en jour, rend leurs opérations plus difficiles. Il y a bien des routes dans ces pays lointains ; on les divise même officiellement en trois catégories : les grandes routes ; les moyennes et les sentiers. Mais il serait plus conforme à la vérité de les faire rentrer toutes dans cette dernière catégorie.

En Corée, l' état déplorable des routes est dû à une disposition curieuse de la loi, qui interdit au peuple de voyager autrement qu' à pied. L' autorisation de monter à cheval n' est accordée qu'aux personnages de distinction. Telle est la cause qui entrave l' amélioration des routes que les pluies et les inondations fréquentes détériorent de plus en plus. Les routes mandchouriennes ne valent pas mieux que celles de la Corée. On peut, par conséquent, se faire une idée des impediments que les équipages militaires des Russes et des Japonais rencontreront dans ces plaines bourbeuses durant toutes la saison des pluies. Au reste, notre gravure si caractéristique et composée d' après un document pris sur le vif, montre bien quels efforts les Russes ont dû faire pour sauver leur artillerie à la suite des combats qui se sont déroulés récemment aux alentours de Niou-Chouang.

Le Petit Journal illustré du 7 Août 1904