Dans l' Afrique du sud

Travailleurs chinois s' engageant dans les mines

La chine, si prolifique et si peuplée, offre, pour les grands travaux qui se font en Afrique et en Amérique, d' énormes réserves d' ouvriers. Le Chinois, d' ailleurs, s' expatrie assez facilement, mais à une condition cependant, c' est que, s' il meurt en pays étranger, son corps sera ramené en Chine. Les fils du ciel tiennent à cela d' une façon formelle, et tous ceux qui ont voulu les employer se sont heurtés tout d' abord à cette condition sine quà non.

Aussi en Amérique, et particulièrement sur la côte du Pacifique, où les Chinois sont très nombreux, des compagnies de bateaux ont-elles pour mission spéciale de ramener leurs cadavres en Chine. Sans la certitude de retourner morts dans leur patrie, les Chinois préféreraient y végéter plutôt que de gagner leur vie à l' étranger. Le Chinois, au demeurant, est, pour les grands travaux industriels, un excellent ouvrier. Sobre, peu exigeant quant au salaire, il est infiniment plus honnête et plus travailleur que le nègre sud-africain. Aussi le préfèrent-ils à celui-ci. Ainsi que le montre notre gravure, de nombreux Chinois s' engagent en ce moment dans les mines d' or du Sud de l' Afrique. Mais vous pouvez être assuré qu' ils n' apposent leur paraphe au bas des engagements qui leur sont pésentés qu' après s' être rendu compte que la clause principale n' a pas été oubliée et que, s' ils meurent à la tâche, leur corps ira dormir le dernier sommeil au sein de la terre des ancêtres.

Le Petit Journal illustré du 21 Août 1904