Les incendies de forêts en Algérie
Les troupes s' efforcent de circonscrire le feu
La longue période de sécheresse que nous traversons à causé de terribles incendies dans plusieurs régions forestières. Au début de ce mois, le feu dévasta les bois qui se trouvent dans le département de l' Ain, entre le hameau de la Pope et les communes de Rilleux et de Neyron. En même temps, nous apprenions qu' en Italie, près de Gênes, l' incendie dévorait les forêts qui couvrent les montagnes de Lignoro.
Puis, ce fut dans l' admirable forêt de Fontainebleau que le fléau fit d' épouvantables ravages et causa la mort d' un courageux officier, le capitaine Prévost, du 18e régiment de dragons.
Ces jours derniers, les bois de Saint-Marcel, près de Marseille, ont été également la proie des flammes.
En Algérie, le feu sévit dans les forêts avec non moins de violence.
Et là aussi, c' est au concours de nos vaillants troupiers qu' on a dû de pouvoir circonscrire l' incendie. A la première nouvelle que le feu avait éclaté, le soldats, accourus, sous la conduite de leurs officiers, dans les forêts embrasées, ont attaqué le fléau avec une infatigable ardeur. Et tandis que les populations indigènes s' enfuyaient, affolées, ils ont méthodiquement procédé au défrichement des terrains, afin d' opposer aux flammes une vaste zone dénudée, et d' enlever ainsi au feu toute chance de se propager. A quoi sert l' Armée en temps de paix ? disent les internationalistes...
A quoi ?... Mais à combattre les fléaux qui s' abattent sur nos villes et nos campagnes : avalanches dans les montagnes, inondations dans les vallées, incendies dans les forêts.
L' Armée est là, toujours là...Et c' est à elle, c' est à l' esprit d' initiative de nos officiers, c' est au courage de nos troupiers que nous devons à chaque instant de ne pas avoir à déplorer les pires catastrophes..
N' est-ce donc rien cela ?
Le Petit Journal illustré du 28 Août 1904