Autour de Moukden
Les Japonais donnent
l' assaut aux retranchements russes
Après Liao-Yang, Moukden.
Les Pluies ont à peine entravé la marche des belligérants
; l' approche de l' hivers ne refroidit pas leur ardeur belliqueuse. Des deux
côtés souffle le même esprit d' héroïsme et
d' abnégation, et l' antagonisme est, de part et d' autre, également
impitoyable. A peine a-t-on enterré les morts innombrables qui tombèrent
pendant les dix jours de bataille sous Liao-Yang, que la lutte reprend devant
Moukden, plus acharnée et plus terrible.
Le général Kouropatkine,
dont la retraite sur Moukden a suscité l' admiration de ses ennemis
eux-mêmes, s' y est solidement retranché, et ses troupes occupent
autour de cette ville des positions stratégiques semblables à
celles qu' elles avaient adoptées à Liao-Yang avant la bataille.
Mais la triple armée
japonaise s' est renforcée de troupes nouvelles composées plus
spécialement des Japonais du Nord, habitués à subir les
hivers rigoureux. Et déjà ses colonnes apparaissent devant les
retranchements russes.
A l' Est de Moukden, les premiers
contacts se sont produits. Contre les ouvrages fortifiés par les Russes,
les Nippons se sont rués avec leur impétuosité ordinaire
: ils ont rencontré la même résistance stoïque...
C' est une nouvelle bataille
qui commence, bataille formidable dont le monde entier va suivre avec une
émotion profonde les sanglantes péripéties.
Le Petit Journal illustré
du 2 Octobre 1904