A PROPOS DE LA FEMME COUPÉE EN MORCEAUX
Recherches de la Police dans les baraquements de
la zone des fortifications
Sur les terrains vagues qui s'étendent en dehors
de la ligne des fortifications, entre Paris et les communes de la banlieue,
s'élèvent, dans un désordre pittoresque, d'innombrables
baraquements qui donnent asile à une foule de petits industriels du
pavé parisien. Parmi ceux-ci, les chiffonniers sont en majorité.
Mais les chiffonniers sont, en général, de braves gens, qui,
vivant péniblement de l'exercice de leur dur métier, se plaignent,
et non sans raison, de voir s'installer trop souvent, dans leur voisinage,
des gens de moeurs et d'allures louches.
Ce sont les trimardeurs, coupeurs de bourse, rôdeurs et pierreuses qui
sèment la terreur dans la région des « fortifs »
et valent aux paisibles colonies du chiffon le désagrément d'être
bouleversées de temps à autre par les visites de la police.
C'est ce qui s'est produit récemment, et à diverses reprises,
à la suite du crime horrible découvert à Saint-Ouen,
sur la zone des fortifications, entre la porte Montmartre et la Poterne.
M. Hamard, chef de la sûreté, accompagné de ses meilleurs
limiers, a fouillé de fond en comble toutes les baraques qui s'élèvent
à cet endroit.
Et depuis tantôt trois semaines, une véritable émotion
n'a cessé de régner dans cette sinistre plaine des Malassis
où furent trouvés les fragments lugubres du corps dépecé
et carbonisé de la victime.
Le Petit Journal illustré du 29 Janvier 1905