LE FEU A LA PAPETERIE DE BALLANCOURT
La vaillante population des environs combat l'incendie
La commune de Ballancourt, située à quatorze kilomètres
de Corbeil, sur la ligne de Paris à Montargis, vient d'être le
théâtre d'un sinistre d'une exceptionnelle gravité.
Au milieu de la nuit, un incendie, qui prit tout de suite des proportions
considérables, se déclara dans la papeterie de Palleau (Société
des papeteries de Ballancourt), dont les bâtiments et constructions
secondaires s'élèvent en bordure de la commune, entre la rue
d' Essonnes et la jolie rivière de qui cette rue tire son nom.
L'alarme fut donnée dans toutes les directions par les habitants de
la commune, et les secours s'organisèrent avec une rare promptitude.
Tandis que les ouvriers de l'usine mettaient avec une rare adresse, en batterie,
quatre pompes à turbine et une pompe à bras; les pompiers de
tous les villages d'alentour arrivaient successivement au pas gymnastique.
Ceux de Corbeil, et la pompe à vapeur de la papeterie Darblay, d'Essonnes,
qui, toute neuve, reçut cette nuit-là le baptême du feu
et rendit les plus grands services.
Grâce à ces multiples secours, grâce à l'endurance
des pompiers improvisés, à leur bonne entente, à l'intelligence
de leurs officiers, on put localiser le sinistre et préserver le bâtiment
principal où les machines fabriquent la pâte.
Le beau fait... d'armes de tous ces braves gens méritait d'être
connu et glorifié. Honneur à eux.
Cependant, les dégâts causés par l'incendie des constructions
où se trouvaient entassées les réserves et les dépôts
de matières premières s'élèvent à plus
d'un million.
Mais les trois cent trente ouvriers et ouvrières occupés à
la papeterie de Palleau ne subiront pas de chômage. Les machines n'ayant
pas été atteintes, la fabrication ne sera pas arrêtée
et tous les ouvriers attachés aux services annexes seront affectés
au déblaiement et, à d'autres travaux, jusqu'au complet rétablissement
de l'ordre normal.
Le Petit Journal illustré du 5 Février 1905