AU HARAS DE JARDY
Présentation des principaux
chevaux
de M. Edmond Blanc à S. M. Édouard VII
Nul n'ignore que le roi d'Angleterre fut de tout temps
et demeure toujours un sportsman très fervent et très averti.
Il a voulu, durant le voyage qu'il vient de faire à Paris, consacrer
une journée à son plaisir favori.
En compagnie de M. A. du Bos, commissaire de la Société des
Steeple-Chase de France, Édouard VII s'est rendu à travers le
bois de Boulogne et le bois de Saint-Cucufa, au château de la Châtaigneraie,
où il a été reçu par M. Edmond Blanc, et, de là,
à Jardy, où il a visité les établissements hippiques
du sympathique éleveur français, dont il a admiré la
luxueuse installation et le merveilleux confort.
A la Châtaigneraie, M. Edmond Blanc a fait défiler douze yearlings,
dont six poulains et six pouliches, devant le roi, qui en a remarqué
plusieurs, notamment un magnifique poulain de
Persimmon, le fameux cheval anglais qui lui a appartenu. Dans la visite que
le roi Édouard VII a faite ensuite des principaux pensionnaires du
haras de Jardy, c'est aux trois étalons, et notamment à Flying-Fox
qu'il a consacré le plus de temps. Il s'est longuement arrêté
devant le fils d'Orme, qu'il n'avait plus revu depuis qu'il avait quitté
le turf.
Les poulinières ont également attiré longuement son attention.
Il a admiré Amie, la mère d'Ajax ; Filomena, la mère
de Quo-Vadis ; Airs-and-Graces, la mère de Jardy; Wandora, la mère
de Vinicius et de Val-d'Or; Choice, la mère de Caïus ; La Camargo,
et sa jument Nadedja.
En quittant le haras, le roi s'est rendu aux courses de Saint-Cloud, où
il a été reçu par le ministre de l'agriculture et les
commissaires de la Société du Demi-Sang.
Enfin, après une visite aux écuries d'entraînement, où
il s'est longuement arrêté devant Val d'Or, Jardy et Adam, les
trois grands vainqueurs dont les noms occupent actuellement une place prépondérante
dans les chroniques du turf français, le roi a regagné Paris.
Au cours de cette journée si bien remplie, il avait à maintes
reprises manifesté toute sa satisfaction et décerné à
l'élevage français des éloges d'autant plus précieux
qu'ils émanent d'un sportsman dont les avis ont force de loi.
Le Petit Journal illustré du 14 Mai 1905