SUR LA PLAGE DE SAINTE-CÉCILE

 

Les Parisiennettes du Petit Journal au bord de la mer

Nos lecteurs, qui ont accueilli avec tant de sympathie toutes les initiatives démocratiques du Petit Journal, savent déjà ce qu'est l'oeuvre nouvelle, si grandement humanitaire, créée cette année par lui, des « Parisiennettes ».
Non content d'offrir à ses lecteurs et à ses amis des excursions et des voyages à des conditions invraisemblables de bon marché, le Petit Journal a voulu leur assurer la faculté d'aller, aux jours chauds de l'été, se retremper pendant quelques jour à l'air pur de la mer. Et il a créé pour eux des séjours sur la plage d'Ogival.
Mais parmi ses lectrices, il est une catégorie intéressante entre toutes, celles des ouvrières si laborieuses, si insouciamment résignées aux longues et dures journées de travail dans des ateliers souvent mal aérés... Le Petit Journal a voulu prouver une fois de plus sa sympathie à toutes ces petites fées de l'aiguille qui détiennent le secret du bon goût. Et il a fondé l'oeuvre des « Parisiennettes ».
Grâce à lui, depuis le début du mois de juin, les « Parisiennettes » ont leur plage, la jolie plage de Sainte-Cécile, près d'Etaples. Elles ont leur hôtel, leurs villas. Et ces gracieuses ouvrières, dont la fraîcheur et la grâce s'étiolaient les étés précédents dans l'air lourd de la grande ville, peuvent, cette année, grâce au grand organe populaire, aller reprendre des forces, de la santé et de la joie au bord de la mer.
Comme toutes les initiatives si bienfaisantes du Petit Journal, l'oeuvre des «Parisiennettes» a été accueillie avec le plus vif enthousiasme; et cet enthousiasme a son écho là-bas, sur la grève de Sainte-Cécile où les gentilles ouvrières s'ébattent si joyeusement.
Notre dessinateur a pris sur le vif la scène qui illustre notre huitième page.
Quelle plus belle récompense pour le comité de l'oeuvre des « Parisiennettes » et pour le Petit Journal que le spectacle de la joie saine qui anime tout ce petit monde du travail si sevré de plaisir.

Le Petit Journal illustré du 16 Juillet 1905