
LE VOYAGE DU ROI D'ESPAGNE EN ALLEMAGNE
Le bourgmestre souhaitant la
bienvenue à S. M. Alphonse XIII à son entrée à
Berlin
S. M. Alphonse XIII adore les voyages,
même les voyages officiels. Après la France, l'Allemagne.
Le jeune roi est allé faire sa visite à son « cousin
» le kaiser.
Son arrivée à Berlin et son entrée dans la ville
par la porte de Brandebourg se sont effectuées avec le cérémonial
accoutumé.
L'empereur et le roi d'Espagne avaient pris place dans une voiture découverte
attelée de quatre chevaux, précédée de piqueurs
et escortée de deux demi-escadrons de cuirassiers de la garde.
La porte de Brandebourg franchie, sur la place de Paris, le bourgmestre
de Berlin, M. Kirschner, s'est avancé à la tête d'une
délégation de la municipalité et, souhaitant la bienvenue
au roi, il l'a salué « comme le chef et le représentant
de la noble nation qui a rendu de si grands services au progrès
de l'humanité ».
***
Ainsi le « Roi charmant » poursuit la conquête de l'Europe.
Conquête toute pacifique d'ailleurs et qu'il accomplit avec la seule
aide de sa bonne grâce juvénile.
Après avoir éveillé toutes les sympathies de Paris
et gagné le coeur de toutes les Parisiennes, il a voulu conquérir
le suffrage de toutes les « Cretchens » berlinoises.
Or, les échos qui nous sont venus de la capitale allemande nous
permettent de croire qu'il y a pleinement réussi.
Peut-être l'enthousiasme qui a accueilli M. Alphonse XIII à
Berlin n'avait-il pas toute la spontanéité, tout l'entrain
que le jeune souverain a trouvés à Paris il y a quelques
mois... Autre peuple, autres moeurs. Mais c'était tout de même
de l'enthousiasme... Et j'imagine que le roi d'Espagne peut continuer
sa tournée européenne : il rencontrera partout semblable
accueil.
Tant il est vrai que, pour acquérir les sympathies populaires et
faire vibrer tous les coeurs, rien ne vaut un sourire de vingt ans.
Le Petit Journal illustré
du 19 Novembre 1905
|