A LA GLOIRE DES CUIRASSIERS FRANÇAIS
1803-1906
Reichshoffen, 6 Août
1870
Mort du lieutenant-colonel de Lacarre
Tableau d'Aimé Morot (musée de Versailles).
A l'heure où l'on parle de la suppression de la grosse cavalerie,
dont le rôle est naturellement diminué par les exigences
de la guerre moderne, il nous a paru opportun de rendre un juste hommage
aux régiments de cuirassiers et de rappeler leurs fastes d'héroïsme.
C'est par un arrêté du 24 Septembre 1803 ( Vendémiaire
an XII ) que les douze premiers régiments de cavalerie française
prirent officiellement le nom de « cuirassiers ».
Cette arme d'élite put, dès lors, inscrire sur ses glorieux
étendards les noms d'Austerlitz, de Friedland, de Wagram, de la
Moskowa et de Waterloo, et, soixante ans plus tard, ceux de Reichshoffen,
de Mouzon et de Gravelotte.
La journée glorieuse et fatale entre toutes pour l'arme des cuirassiers,
c'est celle de Reichshoffen, le 6 Août 1870.
Dans l'admirable toile que nous reproduisons, et qui compte parmi les
plus belles pages de la peinture militaire française, le peintre
Aimé Morot a fixé le souvenir de ces charges fameuses. Là,
des régiments entiers coururent au sacrifice, à la mort,
pour couvrir la retraite de l'armée de Mac-Mahon.
A Morsbronn, le 4e, le 8e et le 9e cuirassiers chargèrent d'abord
; puis, entre Elsasshausen et Froeschwiller, ce furent les 1er, 2e et
4e régiments, composant la division Bonnemain.
L'effort héroïque de ces soldats de la même arme demeurera
à jamais fixé dans l'histoire, sous la désignation
de : charge des cuirassiers de Reichshoffen.
Le Petit Journal illustré
du 23 Décembre 1906
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