LE CENTENAIRE D' UNE
VICTOIRE
Napoléon visitant le champ de bataille d'Eylau
( 8 FÉVRIER 1807 )
Tableau du baron Gros (Musée du Louvre)
La bataille d'Eylau fut l' une des plus sanglantes de l' épopée
impériale. Napoléon, ayant sous ses ordres Soult, Augereau,
Davout et Ney.y battit Benningsen, le général en chef de
l' armée russe, les 7 et 8 Février 1807. Le cimetière
fut le centre de l' action. Les régiments russes qui le défendaient
en furent débusqués par une division française ;
trois fois la position fut prise et reprise ; elle resta enfin aux Français.
Vers trois heures de l' après-midi, comme l' armée russe
commençait à plier, un corps prussien, commandé par
Lestocq, apparut sur le champ de bataille ; mais, grâce à
l' héroïque résistance de Davout, il ne put changer
le sort du combat. Ney, survenant sur le soir, acheva la déroute
des ennemis. A huit heures du soir, les Français restaient maîtres
de la position, mais le froid et la fatigue les empêchaient de poursuivre
l' ennemi et d' achever leur victoire par l' écrasement définitif
des Russes. Ceux-ci purent se retirer pendant la nuit, abandonnant seize
drapeaux et soixante-trois canons.
Ainsi prit fin cette effroyable boucherie. Le spectacle de ces plaines
neigeuses tout ensanglantées effraya ceux qui le virent, Chacune
des deux armées n' avait pas perdu moins de 20,000 hommes.
Au mois de Mars suivant, un concours fut ouvert, entre les peintres français,
pour un tableau dont le sujet était Napoléon visitant le
champ de bataille d'Eylau.
Antoine-Jean Gros, l' auteur déjà célèbre
des Pestiférés de Jaffa et de la Bataille d'
Aboukir, remporta le prix.
Son oeuvre compte aujourd'hui parmi nos plus célèbres tableaux
d' histoire. Nous croyons être agréables à nos lecteurs
en la reproduisant, à l' occasion du centenaire de ce glorieux
fait d' armes dont elle immortalise le souvenir.
Le Petit Journal illustré
du 10 Février 1907
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