INCIDENT DRAMATIQUE D' UNE CHASSE
EN INDO-CHINE
M. le marquis de Barthélemy
blessé par un tigre
Grand voyageur, explorateur hardi, colon
actif et profondément dévoué aux intérêts
nationaux, M. le marquis de Barthélémy, à qui sont
dus les établissements de la baie de Camranh, est encore un intrépide
chasseur de fauves.
Avec lui, « le seigneur Tigre », comme disent les Annamites,
a bien souvent trouvé son maître. M. de Barthélemy
a débarrassé le pays d' un grand nombre de ces hôtes
dangereux. Mais, dans une chasse récente, il a failli être
victime de son audace, et il s' en est fallu de peu qu' il ne tombât
à son tour sous la griffe de son ennemi.
Un tigre qu' il avait blessé d' une balle se jeta sur lui, le renversa
et le mordit cruellement au bras. Mais, heureusement, l' animal était
bien touché, et M. de Barthélemy eut la force de se dégager
et de l' achever.
Ajoutons que, grâce à des soins immédiats, la blessure
n' eut pas de suites graves. M. de Barthélemy est à présent
hors de danger.
On ne connaît pas assez la grande oeuvre que M. de Barthélemy
a entreprise en Indo-Chine. Après des explorations dans les régions
inconnues du Siam, du haut Lacs, de l'Annam septentrional, et dans les
contrées sauvages habitées par les Dayaks, les Sedangs et
les Bahnars, après des campagnes pleines de dangers au pays des
Moïs, M. de Barthélemy s' est consacré à la
réalisation d' une pensée de l' amiral Courbet : la fondation
du port de Camranh, dont chacun reconnaît aujourd'hui toute l' utilité
pour notre flotte. Tous ses efforts se sont concentrés sur cette
oeuvre économique qu' il considère comme l' une des plus
intéressantes pour l' avenir de notre colonie.
Depuis plusieurs années il travaille sans relâche à
ce projet. C' està son initiative et à sa volonté
ardente que l' on devra la fondation du port nouveau qui, par sa situation
sur la côte d'Annam, rendra les plus grands services à l'
Indo-Chine et contribuera, dans une large mesure, à son développement
commercial et maritime.
Le Petit Journal illustré
du 17 Février 1907
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