LA RENTRÉE DES CHAMBRES
Une séance au Palais-Bourbon
Tableau de M. Rousseau-Decelle
(Salon des Artistes français de 1907)
Nos honorables sont rentrés... Ils ont trouvé une salle
remise à neuf, superbe, claire et pimpante. Puissent l' agrément
et le confort du logis influer sur l' état d' esprit des occupants
et nous éviter ces séances tumultueuses qui, depuis quelques
années, ont jeté un si triste jour sur les moeurs du parlementarisme
!
Nous avons naguère fait ici-même, dans une de nos «
Variétés », l' historique du Palais-Bourbon ( voir
le Supplément du Petit Journal du 3 Juin 1906 ). Rappelons
seulement que la salle des séances
date de 1832. Il y avait alors 430 députés. Ce chiffre s'
est accru singulièrement depuis lors. Le nombre des sièges
a dû être porté à 590. Les architectes ont fait,
pour cela, des prodiges d' ingéniosité. Néanmoins,
nos honorables sont pressés comme harengs en caque. Depuis qu'
ils ont cru devoir augmenter leurs émoluments, on a réclamé
de toutes parts la diminution de leur nombre. L' un d' eux disait ces
jours derniers qu' on pourrait, sans inconvénient, réduire
ce nombre de 50 %, pour la raison péremptoire qu' il n' y en a
guère que la moitié qui fassent de la besogne utile. D'
autre part, ils se trouveraient alors tout à fait à l' aise
dans une salle à présent trop petite pour eux... Mais ces
raisons ont sans doute peu de chances de les toucher.
A l 'occasion de la rentrée des Chambres, nous reproduisons une
très belle oeuvre de M. Rousseau-Decelle, qui eut au dernier Salon
un très vif succès et qui donnera la physionomie exacte
d' une séance sensationnelle au Palais-Bourbon.
Le Petit Journal illustré
du 27 Octobre 1907
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