LES « CHAUFFEURS » D'AUJOURD'HUI


Comment procédaient les bandits de la Drôme

Après les bandits du Nord, les bandits de la Drôme. Les crimes de David, de Liotard, de Berruyer, les trois misérables arrêtés à Romans, ne le cèdent en rien comme horreur à ceux de la bande Pollet.
Les trois gredins, aidés d'un quatrième complice qu'ils tuèrent parce qu'il avait la langue trop longue, n'ont pas commis moins de douze assassinats en trois ans. Ils s'attaquaient surtout aux vieillards vivant seuls dans des maisons isolées, et, pour forcer leurs victimes à leur indiquer l'endroit où était déposé leur argent, ils employaient le même moyen que les terribles « chauffeurs » d'autrefois, et leur brûlaient les pieds.
Voici, d'ailleurs, entre les douze ou treize crimes commis par la bande, le récit d'un de leurs exploits bien fait pour montrer les procédés de ces misérables.
En Janvier 1907, à Alixan, M. DeLaye, un vieillard de soixante-dix-sept ans, s'entendit appeler dans la nuit par quatre individus qui lui demandèrent à boire. Il refusa.
Berruyer et ses acolytes passèrent alors par le toit, se saisirent du vieillard, le ligotèrent et, après l'avoir déchaussé, lui mirent les pieds sur le feu ardent de la cheminée ; fou de douleur, le malheureux indiqua à ses bourreaux l'endroit où se trouvaient ses économies. Les bandits le dévalisèrent, soupèrent joyeusement à côté du vieillard qui s'était évanoui et s'enfuirent. Le lendemain, M. Relaye expirait.

Le Petit Journal du 15 Novembre 1908