La " NOUBA " DES TIRAILLEURS ALGÉRIENS A LA REVUE DU 14 JUILLET


Ce-fut un des clous de la fête militaire. Les tirailleurs algériens avaient amené leur « nouba » et défilèrent au son de cette musique étrange.
La « nouba » se compose, outre le tambour et les clairons, de plusieurs instruments arabes :
D'abord, le tebel. C'est une sorte de grosse caisse, dont les peaux sont de chameau. Le cercle en bois qui les maintient est enveloppé fréquemment de drap tirailleur agrémenté de breloques. Les peaux sont frappées : à droite par une tige rigide en bois l'olivier, supportant à son extrémité une boule recouverte généralement de peau de chèvre ; à gauche par un jonc flexible destiné à cingler la peau. De là, l'alternance le coups sourds et de coups frétillants formant le principe de la musique arabe.
Ensuite, la derbouka double. Cet instrument se compose de deux demi-sphères recouvertes de peau de chèvre tannée et tendue vigoureusement, la rigidité étant une condition essentielle de la bonne qualité des sons. Les peaux sont frappées par une courte baguette renflée à son extrémité.
Puis la bendeyre. C'est un tambourin d'environ 0 m. 50 de diamètre, recouvert de peau de bouc. Celle-ci est heurtée alternativement par la paume de la main et par l'extrémité des doigts, tantôt en son centre, tantôt en ces côtés ; d'où la variété des sons.
Enfin, la raïta, sorte de flûte à six ou huit trous. Le son de cet instrument est tout à la fois, nasillard et perçant.
Tels sont les éléments de la « nouba » qui défila à la revue du 14 juillet et dont les Parisiens purent goûter à l'aise les bizarres harmonies.

Le Petit Journal illustré du 20 juillet 1913