APRÈS LA CATASTROPHE


DE L' « EMPRESS-OF-IRELAND »

La recherche des victimes
C'est un nom de plus à ajouter à la liste des grands naufrages, liste tragique que nos lecteurs trouveront plus loin dans notre « Variété ». Heurté dans le brouillard, à l'embouchure du Saint-Laurent, par un vapeur charbonnier, le Storstad, l' Empress-of-Ireland coula en dix-neuf minutes. Le capitaine Kendall, du navire naufragé, qui échappa miraculeusement à la mort, raconta qu'il avait entendu distinctement le signal, d'alarme du Storstad, mais il ne vit pas le bâtiment. Son propre sifflet fonctionnait lui-même continuellement. Soudain, d'après son récit, le charbonnier, qui était chargé jusque sur son pont, émergea du brouillard et vint buter contre l'Empress-of-Ireland à bâbord, au milieu du navire, faisant un trou au-dessous de la ligne de flottaison. L'Empress-of-Ireland se cabra. Les passagers qui se trouvaient couchés dans leurs cabines n'eurent pas, pour la plupart, le temps d'en sortir. Le navire sombra avec une rapidité extraordinaire, faisant plus de mille victimes.
Et les jours qui suivirent, sans relâche, des hommes montés dans des canots recueillirent les noyés parmi les innombrables épaves dont le Saint-Laurent était couvert sur plusieurs dizaines de milles d'étendue.

Le Petit Journal illustré du 14 Juin 1914