LE CULTE DU SOUVENIR

A l'anniversaire de la bataille de la
Marne, les habitants des villages ont décoré de drapeaux
les tombes des soldats morts pour la patrie.
Partout, sur l'immensité du champ de
bataille de septembre 1914, le culte du souvenir a fait fleurir les
tombes des héros qui dorment leur dernier sommeil en cette terre
française si vaillamment défendue par eux.
Les villageois ont apporté à l'entretien des tombeaux
militaires une véritable émulation. En maints endroits
ce ne sont pas seulement des fleurs, ce sont des drapeaux qu'ils ont
plantés dans la terre qui recouvre les corps des soldats frappés
pour le pays
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur tombeau la foule vienne et prie.
Et la foule est venue, innombrable, et l'hommage
a été éclatant, l'hommage de la patrie vivante
à ceux qui sont tombés pour assurer sa vie.
VARIÉTÉ
ARRAS
Histoire d'une ville héroïque.
- Le Beffroi, âme de la cité. -L'acharnement des Barbares.
- La croix d'honneur pour les villes martyres.
C'était une grande et noble ville, fière
de sa beauté, de ses monuments d'art, de ses places superbes,
de ses jardins où les roses poussaient à foison : la sauvagerie
allemande en a fait un monceau de ruines et un désert.
Au cours d'une longue histoire, pourtant sanglante et mouvementée,
jamais Arras et le pays d'Artois ne subirent pareilles vicissitudes,
ne connurent destins plus tragiques que dans les dix mois qui viennent
de s'écouler.
Et, pourtant, ces terres de Flandre et d'Artois furent, au cours des
siècles, les champs de bataille de l'Europe ; elles virent les
plus sanglantes mêlées. Nulle part la puissance destructrice
de la guerre ne s'exerça avec plus de violence qu'en ces régions.
Cet là que César rencontra, dans sa conquête de
la Gaule, les plus farouches résistances ; c'est là que,
pour la première fois, les Germains furent vaincus sur la terre
gauloise ; là, en pays atrébate, près d'Hesdin,
qu'en 432, Aétius culbuta la première armée d'invasion
que l'Allemagne fêta sur notre pays.
Arras vit les Huns en 451 et les Northmans en 498 et ces barbares n'y
firent pas le quart des ravages qu'y sema de nos jours le peuple qui
se prétend le plus
cultivé de l'humanité.
La guerre de Cent ans désola ce pays, mais la désola moins
en un siècle que les Boches ne le désolèrent en
une année.
Arras, pourtant, subit les sièges les plus meurtriers. Louis
XI l'ayant prise, en fit raser les fortifications, lui enleva jusqu'à
son nom, et en chassa tous les habitants. Mais il n'y massacra pas les
femmes et les enfants, et ne s'acharna pas à démolir pierre
à pierre les monuments, les églises et jusqu'aux plus
humbles logis.
La ville, d'ailleurs, avait déjà cette puissance de vitalité
dont elle nous donne depuis un an l'éclatant témoignage.
Dépeuplée, elle se repeupla : démantelée,
elle releva ses murailles. Elle redevint forte et redoutable ; si forte
et si redoutable que Henri IV, après la prise d'Amiens, n'osa
pas l'assiéger, la trouvant trop bien défendue.
Depuis 1640, elle est définitivement française. Et c'est
à cette prise d'Arras par les Français que se rattache
la curieuse anecdote qu'on a quelquefois rappelée depuis que
les Allemands ont mis, par leurs atrocités, le nom de la pauvre
ville, au premier plan de l'actualité.
Nos soldats, sous la conduite des maréchaux de Châtillon
et de la Meilleraye, étaient en vue d'Arras le 13 juin 1640 ;
l'armée du cardinal-infant les avait suivis, pied à pied,
et les bloquait dans leurs lignes ; tandis que la nombreuse garnison
de la ville les harcelait du côté des murailles. Cette
position était critique ; les. Espagnols, pour railler les Français,
gravèrent sur la porte qui regardait notre camp cette inscription
:
Quand les Français prendront Arras,
Les souris mangeront les chats.
Un fait d'armes fit bientôt justice de
cette bravade. Les deux maréchaux, redoutant la privation des
vivres qui commençaient à leur manquer, et les renforts
qui tous les jours arrivaient au camp espagnol, pressaient la cour de
leur envoyer un convoi. Après les temporisations trop ordinaires
en pareil cas, le cardinal de Richelieu accueillit leur demande et se
concerta avec eux pour la sûreté de l'exécution.
Le convoi prêt, le cardinal donna ordre à Du Hallier de
l'escorter, et le maréchal de la Meilleraye sortit du camp pour
aller au-devant de lui, avec trois mille fantassins et trois mille cavaliers.
Les Espagnols, qui en eurent vent, profitèrent de ce moment pour
attaquer les lignes des Français, et la première fut forcée
malgré la résistance opiniâtre du maréchal
de Châtillon. Pour comble d'embarras, la garnison fit au même
instant une vigoureuse sortie. Prise entre deux feux, notre armée
devait périr : le courage la sauva. Sortant tout à coup
de leur seconde ligne, les Français attaquèrent avec résolution,
et par le flanc, les Espagnols, qu'ils mirent en désordre et
repoussèrent énergiquement. Au fort du combat arriva le
maréchal de la Meilleraye, et bientôt après Du Hallier,
suivi du convoi. A cette vue, les Espagnols, déjà ébranlés,
prirent la fuite.
La déroute fut complète. Ils laissèrent douze cents
morts dons nos lignes. Cette défaite entraîna la chute
de la place qui, se démentant elle-même, se rendit le 10
août 1640. Alors les Français se contentèrent d'effacer
une seule lettre de l'inscription précédente, et rétorquèrent
ainsi spirituellement la prophétie espagnole :
Quand les Français rendront Arras,
Les souris mangeront les chats.
***
Les deux places d'Arras comptaient parmi les
ensembles architecturaux les plus beaux et les plus pittoresques, non
point seulement de France, mais du monde. Des maisons à arcades
dont les pignons découpés se détachaient sur le
ciel les entouraient, toutes de la renaissance flamande.
« Maisons espagnoles » dit-on généralement
dans le Nord pour désigner ces logis d'un aspect si original.
La désignation est absolument fausse. Ces maisons n'ont rien
d'espagnol. J'imagine qu'on les appelle ainsi parce qu'elles furent
construites au temps où la Flandre et l'Artois étaient
sous la domination de l'Espagne. Mais ce style est flamand, bien flamand
et ne doit rien à l'art de la péninsule.
La vision m'est restée de la grande place d'Arras par une aube
d'été, avant le réveil des activités de
la ville. Le soleil levant caressait doucement toutes ces façades
historiées de sculptures et peintes de couleurs claires et faisait
étinceler les pignons. Pas une âme sous les arcades ; mais,
au milieu de la place, d'innombrables pigeons qui picoraient au hasard
des pavés. La veille s'était tenu, le marché aux
grains, et tous les oiseaux des colombiers voisins s'étaient
donné rendez-vous pour recueillir la manne tombée des
sacs des marchands.
Les places d'Arras avaient, d'ailleurs, leurs pigeons familiers, comme
la place Saint-Marc. Que sont-ils devenus les pauvres oiseaux ? Émigrés
eux aussi, sans doute, ou bien victimes des bombes allemandes.
Pauvres oiseaux tués par la marmite infâme
!
L'Hôtel de Ville était l'orgueil
de la petite place. Sa façade harmonieuse, élevée
sur sept arceaux aux piliers de grès monolithes, en occupait
le fond ; et le beffroi se dressait par dessus, svelte, élégant,
avec son lion d'or au sommet.
Le beffroi !... Pour qui n'est point originaire de quelqu'une de ces
libres cités du Nord de la France ou de la Belgique, ce mot-là
ne dit rien. Le beffroi, c'est un clocher comme tous les clochers. Mais,
pour les gens du Nord le beffroi, c'est autre chose, c'est le symbole
des vieilles libertés communales. Les villes à beffroi
étaient les villes indépendantes, celles qui avaient conquis
le droit de s'administrer elles-mêmes. Et le beffroi était
le signe éloquent et hautain de cette indépendance. Les
cloches qu'il contenait étaient les voix de la ville, des voix
qui avaient le droit de parler haut et clair même en face du seigneur,
fût-il le comte de Flandre en personne.
Elles appelaient les bourgeois sur la place aux heures graves ; elles
convoquaient les « ghildes » militaires, les archers, les
arbalétriers, ses bombardiers pour la défense de la cité
et leurs carillons, aux jours des fêtes patronales, accompagnaient,
de leurs chansons légères la procession des métiers.
Le beffroi dominai la vie locale : l'âme de la ville palpitait
dans ses flancs de pierre.
« Une ville flamande sans beffroi, disait un historien du pays,
c'est une reine sans couronne. »
Les canons des Boches ont jeté bas la couronne d'Arras ; mais,
la guerre finie, la ville relèvera le beffroi de ses ruines,
et la reine de l'Artois retrouvera sa couronne, plus éclatante,
auréolée d'une gloire nouvelle.
Lorsque au mois d'octobre 1914, le beffroi, coupé au ras de l'ancienne
toiture de l'Hôtel de Ville, s'effondra sur sa base, on vit, en
dépit des obus, tous les Arrageois qui étaient demeurés
dans la ville, accourir sur la petite place et demeurer des heures devant
les décombres amoncelés. La plupart pleuraient ; tous
s'en allaient emportant pieusement un fragment de l'antique clocher.
C'est qu'au fond de l'être de ces Artésiens du XXe siècle,
s'éveillait douloureusement l'âme ancestrale. En atteignant
le beffroi, les obus boches atteignaient en eux aussi la fibre secrète
des lointaines traditions.
Ceux-là mêmes qui ignoraient l'histoire de leur ville,
de ses sièges fameux, de ses libertés inviolées,
sentaient cependant que le beffroi avait été le témoin
des grondes choses du passé, qu'il avait protégé
de son ombre les foyers de leurs aïeux, qu'il était comme
le palladium de la cité.
Et tous ces gens pleuraient : ils pleuraient de douleur, ils pleuraient
de colère, parce que la destruction du beffroi c'était
pour eux la destruction de tout ce qu'ils avalent de plus cher et de
plus sacré, leurs souvenirs d'enfance, leur fierté du
passé.
***
Pendant sept semaines, sans interruption, les
Barbares bombardèrent la ville. Il n'est point de crime plus
abject et plus déconcertant que cet acharnement sur une cité
ouverte, dépourvue de défenses militaires.
D'abord, ils s'en prirent aux hôpitaux - c'est leur habitude -
puis aux maisons. Dans une seule journée, plus de cinq cents
logis furent incendiés par leurs bombe. L'Hôtel de Ville,
après le premier bombardement, n'était plus qu'une misérable
carcasse de murs noircis.
Mais le beffroi était encore debout. La tempête de fer
se calma quelques jours, .puis elle recommença de plus belle.
Le hardi clocher défiait leur barbarie. Ils s'obstinèrent
à le jeter bas. D'énormes obus furent lancés contre
lui, écrasaient tout autour les ravissantes maisons de la petite
place. Enfin, un de ces monstrueux projectiles atteignit le clocher.
C'était à là hauteur de la cage du carillon. Toute
la masse fut ébranlée, et les cloches, frissonnant sous
le choc, rendirent un son lugubre. C'était comme la plainte suprême
du beffroi, une plainte sinistre et longue qui plana sur la ville.
Quelques instants plus tard, un autre obus atteignant le clocher base
provoqua l'effondrement.
Et, depuis lors, depuis dix mois, la ville a subi presque sans discontinuer
les horreurs du bombardement.
La cathédrale, la belle cathédrale du XVIIIe siècle
a été incendiée ; incendiées également
les églises, et le majestueux palais de Saint-Waast qui renfermait,
tant de merveilles de l'art d'autrefois. Détruites, la belle
flèche des Ursulines, et tant de maisons pittoresques qui témoignaient
du passé artistique de la ville.
Et, sous ace déluge de fer, des êtres s'acharnent à
vivre. Deux mille Arrageois environ ont refusé de quitter la
cité. Admirable exemple de fermeté d'âme et d'attachement
au foyer. Ils vivent sous la menace constante de la mort.
Les vieilles maisons d'Arras ont des caves voûtées à
plusieurs étages, des « boves » comme on les appelle
dans le pays. Les Arrageois obstinés vivent dans ces boves, écoutant
par le soupirail le sifflement de l'obus qui passe.
L'ouragan se calme-t-il, vite on sort, on va aux provisions, on court
voir le effets des derniers bombardements. On travaille à déblayer
les rues encombrées de ruines. Et, tant est grande la volonté
de vivre, qu'on s'accoutume à cette existence d'appréhensions
et d'horreurs.
Un de nos confrères, visitant Arras entre deux bombardements,
ne contait-il pas qu'il avait vu des enfants jouant aux billes sur la
petite place, à deux pas des ruines amoncelées du beffroi,
à un endroit où, quelques heures auparavant, un obus avait
tué deux de leurs petits camarades.
Cette énergie des habitants a frappé tous ceux de nos
confrères qui ont visité la ville martyre.
Déjà à la suite de la première série
du bombardement l'un d'eux s'en émerveillait.
« A défaut de soldats, écrivait-il, quelques habitants
s'obstinent encore, malgré tout, à demeurer dans Arras
et ne veulent à aucun prix quitter la ville. Ils vivent, dans
les caves. Notons d'ailleurs que les caves des vieilles maisons arrageoises
sont superbes ; elles ont parfois plusieurs sous-sols, sont hautes,
voûtées, dallées, et constituent des refuges très
confortables pour un bombardement. Lorsqu'une accalmie se produit, les
habitants s'enhardissent à sortir et vont chercher, tant bien
que mal, des provisions. Ce n'est pas chose commode. Naturellement,
il n'y a plus un seul boulanger, ni boucher, ni charcutier. Le pain
et la viande font défaut. Seuls, dans les rues qui ont le moins
souffert du bombardement, de très rares épiciers débitants
ont, sinon leur boutique, dont les volets sont hermétiquement
clos, du moins, leur porte ouverte. Mais ils n'ont plus grand'chose
à débiter...
» A partir de cinq heures, ajoutait-il, Arras prend un aspect
sinistre. Dans ce qui fut la ville, dans les rues encombrées
de débris et de ruines, on ne rencontre personne. Nulle part,
le moindre feu, la plus légère lueur ne révèle
la présence d'un être vivant. Gaz, électricité,
pétrole ne sont plus que de lointains souvenirs. Il
n'y a même plus de bougie. Dans leurs cachette, les derniers Arrageois,
les Arrageois quand même n'ont plus pour tromper la nuit l'attente
et la peur, que la ressource de dormir au son du canon, dans la réalité
d'un horrible cauchemar... »
Bientôt l'ouragan de feu reprit plus fort ; et les Arrogeais continuèrent
à s'obstiner.
« Les Arrogeois ont l'âme bien trempée », disait
un journaliste qui vécût de leur vie pendant une période
de bombardement. « ils s'encourageaient les uns les autres, et
il n'y eut pas de défaillance ».
La vie s'organisa dans les «boves ». On y avait descendu
les lits, les tables, tous les ustensiles nécessaires à
l'existence quotidienne. Et l'on ,restait là tant que durait
l'averse de fer et de feu.
Mais l'accalmie venue on remontait bravement on recommençait
à vivre au soleil.
« Pendant ces trêves, courtes ou longues - elles durent
aussi bien une semaine que deux heures - la vie extérieure reprend,
dit un des visiteurs de la ville martyre. Les magasins dont les tenanciers
n'ont pas fui relèvent à demi la devanture de leur entrée.
Les ménagères vont aux provisions en accordant un détour
aux derniers dégâts qui leur ont été signalés.
Les enfants prennent leurs ébats dans la rue.
» Même la ville n'est, pas sans songer alors aux lendemains.
Des équipes de fortune débarrassent les trottoirs des
pierres de taille tombées des corniches. On étaye les
bâtiments atteints dont la chute menace, mais qui peuvent être
restaurés encore. Un petit Decauville évacue les milliers
de moellons qui sont tout ce qui reste avec les quelques pans de murs
qu'ils épaulent, de l'ancien Hôtel de Ville, cet orgueil
d'hier de la cité. Qui n'admirerait cet effort et ce commencement
dans la guerre des travaux que la paix continuera ?... »
-Qui n'admirerait, en effet ?... Les Français sont émus,
mais que dire des étrangers. Ce courage les impressionne profondément.
« Oui, j'ai visité Arras, cette cité dévastée,
écrit un journaliste hollandais et cela restera une des sensations
les plus impressionnantes de toute ma vie. Je ne sais quel sentiment
prédominait en moi tandis que j'avançais dans les rues
de cette ville morte comme une moderne Pompéi ; je crois bien
que c'était moins de répulsion pour le vandalisme germanique
que de l'étonnement pour l'étrangeté du spectacle.
Par exemple, je voyais la cathédrale à moitié en
ruines, tandis que l'autre moitié intacte offrait encore une
tour debout et de riches sculptures. Je restai stupéfait devant
une maison dont la façade éventrée laissait voir
à l'intérieur le mobilier intact, la vaisselle sur les
étagères, la table sous la lampe, au milieu de la salle
à manger, et les peintures et les glaces pendues aux murs, comme
si les habitants allaient rentrer chez eux tout à l'heure. Derrière
une façade monumentale, où s'ouvrait une porte que je
franchis, je me trouvai tout à coup dans les ruines : toute la
maison s'était écroulée... »
Lui aussi s'émerveille de la vaillance des habitants. Il cite
même des traits extraordinaires de leur insouciance en face du
danger.
« Tandis que je passais par les rues mortes, dit-il, j'ai aperçu
tout à coup une jeune fille de seize à dix-sept ans, qui
poussait une petite voiture ou se trouvait un bébé, pour
qui l'air des caves était sans doute trop renfermé...
»
L'attitude de ces populations des villes bombardées, celle d'Arras,
celle de Reims, celle de Pont-à-Mousson et de tant d'autres cités
sur lesquelles s'acharna la cruauté stupide des mortiers allemands,
apparaît comme un témoignage sublime de fermeté
d'âme.
S'il. y a eu, loin du front, des civils dont on a pu dire : «
Pourvu qu'ils tiennent ! il en est d'autres, ceux de ces villes martyres,
dont on pourra dire, au contraire « Comment ont-ils pu tenir ?
»Et leur obstination et leur sont dignes d'admiration et comparables
aux traits les plus glorieux de l'héroïsme militaire.
La guerre finie, ne serait-ce pas justice de décorer de la croix
des braves les blasons de ces villes héroïques et martyres
Ernest LAUT.
Le Petit Journal illustré
du 19 septembre 1915