LE TSAR A LA TÊTE DE SES TROUPES


La décision prise par le tsar d'assumer le commandement en chef des armées russes a été accueillie non seulement en Russie mais chez toutes les nations alliées comme l'acte le plus favorable à l'heureuse issue de la guerre. C'est, comme le dit justement un de nos confrères, « l'espérance définitivement coupée aux Allemands de voir derrière le front oriental germer les profitables dissentiments nationaux dont ils seraient les heureux bénéficiaires, c'est l'affirmation catégorique que, contre eux, il n'existe qu'une Russie, de même que, contre eux, il n'existe qu'une France ; c'est un échec aux manoeuvres de leurs agents et de leurs espions, et qui prépare l'échec aux manoeuvres de leurs généraux. »
C'est dans le même esprit que la presse russe interprète la décision impériale :
« L'ennemi, dit le Novoïé Vremia, en fonçant sur nous de toute sa puissance militaire, espérait briser, non pas notre résistance qui est inébranlable, mais notre fermeté d'esprit ; en occupant une partie de notre territoire il espérait nous forcer à demander la paix.
» Il doit renoncer à ses desseins, car le tsar, en se mettant à la tête de ses armées, a complètement dissipé les espérance de paix conçues par les Allemands. Désormais, le soldat russe, exalté par la présence du tsar, réalisera des exploits qui paraissent irréalisables. »

VARIÉTÉ

Le Tsar et ses soldats

L'éducation militaire de l'empereur de Russie. - La journée d'un souverain. - Le soldat russe et les maximes de Dragomirov. - « L'amour du peuple est le Kremlin du tsar ».

Le tsar s'est mis à la tête des armées russes. Et les Allemands, qui se flattaient d'amener la Russie à signer une paix séparée, ont dû comprendre à ce geste combien leur espoir était mal fondé.
L'empereur, prenant en personne la direction des opérations militaires, affirme par là même, une fois de plus, sa volonté d'aller jusqu'au bout, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'écrasement de l'adversaire; et cette décision du souverain qui résume en lui l'âme d'un peuple immense, montre que ce peuple tout entier, du plus humble moujik jusq'aux princes de la famille impériale est prêt à tous les sacrifices pour tenir la foi jurée aux puissances alliées et triompher de l'agresseur.
L'empereur Nicolas II n'est point, comme le furent certains de ses ancêtres,un prince soldat, mais il a suivi les traditions en honneur depuis des siècles dans sa famille, et avant de régner sur la Russie, il a servi dans son armée.
La vie des camps ne serait pas pour lui chose nouvelle. L'éducation sévère qu'il reçut l'y avait, dès l'enfance, préparé.
On sait qu'un savant français, M. Gustave Lanson, fut le professeur de littérature des enfants du tsar Alexandre III. M. Lanson a raconté comment leur père les avait accoutumés aux moeurs simples. Il rapporte notamment que les deux aînés, le futur empereur Nicolas II et son frère le grand-duc Georges, couchaient dans la même chambre, sur de petits lits de fer, n'ayant qu'un seul matelas, sans sommier ni paillasse.
On les entraînait constamment aux jeux de plein air. Chaque jour d'hiver, ils patinaient sur une prairie du parc de Gatchina qu'on avait inondée.
On les entraînait aussi à l'obéissance et à la discipline. Dès son jeune âge, le tsarévitch Nicolas reçut des leçons des meilleurs officiers de l'armée russe. Dragomirov fut un de ses maîtres dans l'art militaire. Le futur empereur passa plusieurs années sous la tente au camp de Krasnoïé-Selo, comme lieutenant, puis comme capitaine.
Rien ne saurait mieux peindre son respect de la discipline que cette anecdote rapportée par M. Henri Nicolle dans son livre si bien documenté : Les souverains en pantoufles
« Lorsque le futur empereur était sous les ordres du général Gourko (qui commandait alors la circonscription militaire de Petrograd), il lui arriva un jour de se mettre en retard pour une parade militaire au manège Michel. Le général Gourko lui infligea une peine disciplinaire. Mais plusieurs grands-ducs qui l'accompagnaient s'avisèrent de murmurer, jugeant le procédé incorrect. Ils voulurent faire lever sur-le-champ la punition. Le grand-duc héritier protesta et déclara hautement qu'ayant mérité la pénitence, il saurait la subir. Bien mieux. Depuis ce jour, il manifesta, en toute occasion, à l'égard du général Gourko, la plus sincère amitié. »

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Cette éducation sévère, cet esprit de discipline expliquent la vie simple et laborieuse que mène le tsar.
Nicolas II est sans doute le plus riche et le plus puissant souverain de l'univers. Il est propriétaire de plus de cent palais ou châteaux disséminés sur tous les points de son immense empire ; logis somptueux où sont constamment occupés près de trente-deux mille domestiques, cuisiniers, pages, Valets, sommeliers, femmes de chambre, palefreniers, piqueurs, jardiniers, etc. Il possède, outre des capitaux importants, des terres, des forêts, des mines d'or et d'argent. Ses revenus sont évalués à cent millions environ.
Et pourtant, il est, en toutes choses, l'homme le plus simple du monde.
Sa cuisine, qui passe pour la plus merveilleuse de toutes les cuisines royales et impériales, coûte par an près de deux millions et demi.
Cependant, à tous les plats savants et compliqués que peuvent lui composer ses cuisiniers, Nicolas II préfère le traditionnel pot au feu national, le bortsch; sorte de soupe à laquelle on mêle des morceaux de boeuf, des saucisses et même des volailles.
Ce possesseur de cent palais, ce souverain que l'étiquette entoure d'une atmosphère de splendeur, ce demi-dieu sur terre n'aime rien tant que la simplicité familiale, la vie au foyer entre sa femme et ses enfants.
Le professeur russe Eitchaninoff, qui a publié récemment un ouvrage sur Nicolas II, nous renseigne sur l'emploi de ses journée.
Le tsar y apparaît comme un infatigable travailleur. Levé de bon matin, il prend un frugal déjeuner et passe dans son cabinet. Il parcourt les journaux et prend connaissance des télégrammes et des communications qui l'attendent.
Vers dix heures et demie, il s'accorde un moment de repos et fait une promenade dans le parc, soit seul, soit en compagnie du tsarevitch.
En rentrant, il passe généralement à la caserne voisine et se plaît à goûter la soupe de ses soldats.
Puis, de retour dans son cabinet de travail, il donne audience aux ministres et aux personnes qui ont sollicité l'honneur d'être reçues par lui.
A une heure, déjeuner ; puis entre deux et trois heures, reprise des audiences et réceptions. Chacune dure, en moyenne, de trois à quatre minutes. Nicolas II écoute avec attention et bienveillance, et grâce à une excellente mémoire, il retient fort bien tout ce qu'on lui dit. Mais il aime qu'on soit bref et précis et qu'on ne se perde pas dans les détails.
Les audiences qu'il accorde aux ambassadeurs sont généralement plus longues. Le tsar ne ménage pas son temps quand il s'agit des affaires extérieures ; et il témoigne des égards particuliers aux représentants des nations étrangères. Même alors qu'il réside au palais de Tsarkoïé-Sélo, il accorde des audiences à Petrograd au Palais d'Hiver.
- Je ne veux pas, dit-il, que les ambassadeurs perdent leur temps à venir me trouver ici.
Et c'est lui, l'empereur, qui se dérange pour les recevoir.
Véritable polyglotte, Nicolas II peut s'entretenir avec la plupart des représentants européens dans leur langue nationale. Mais, naturellement, c'est le français, langue diplomatique qu'il emploie le plus volontiers.
Il le parle, d'ailleurs, de façon parfaite et jusque dans ses finesses. Tous ceux qui l'ont approché au cours de ses voyages en France en ont été frappés.
Mais revenons à l'emploi de la journée du tsar.
Les audiences terminées, vers quatre heures de l'après-midi, Nicolas II fait une promenade d'environ une heure à pied ou à cheval. A Peterhof, il fait quelquefois une heure de canot avec le tsarevitch.
M. Eitchaninoff insiste sur ce fait que le tsar est un sportsman accompli : chauffeur, cycliste, chasseur, yachtman, il est, de plus, habile escrimeur.
A cinq heures, retour au palais : c'est l'heure du thé, l'heure de l'intimité familiale que l'empereur voit venir avec joie. Il lunche en compagnie de l'impératrice et s'entretient avec elle de toutes les affaires qui peuvent l'intéresser.
Le lunch terminé, l'empereur retourne à son travail. De six heures à huit heures, n'est le moment où il reçoit de préférence les ministres et s'occupe des affaires intérieures.
A huit heures, dîner. Sauf, les soirs de galas officiels, ce repas ne se prolonge mais plus d'une heure et demie.
Que de simples bourgeois se paient le luxe de rester le ventre à table plus longtemps que cet opulent empereur !
Mais la journée n'est pas finie. Après le dîner, le tsar retourne dans son cabinet et travaille de nouveau jusqu'à minuit ou minuit et demi. Il lui arrive de recevoir encore ses ministres à cette heure tardive, et de prolonger encore plus tard sa veillée.
Si bien qu'en fin de compte, ce maître de cent soixante millions de sujets se trouve être l'homme de son empire qui travaille le plus. Il est souvent à la tâche pendant douze ou treize heures.

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Vous vous rappelez le cri de Michel Strogoff : « Pour Dieu, pour le Tsar, pour la Patrie ! » Le triple sentiment qu'il traduit est aujourd'hui au fond de toutes les âmes chez nos alliés. La Sainte Russie, d'ailleurs, confond volontiers l'idée religieuse et l'idée de patrie ; elle les résume dans son dévouement au tsar, « le petit père » temporel et spirituel de son peuple.
Aussi la décision prise par Nicolas II de conduire en personne les opérations de la guerre ne peut-elle que renforcer et le courage des populations civiles et l'héroïsme des troupes. Les premières supporteront les pertes et les vicissitudes de l'invasion avec d'autant plus d'énergie et de résignation ; les secondes n'en seront que plus ardentes à poursuivre la lutte. C'est pour le tsar.
Kouropatkine, dans ses Mémoires, publiés en 1908, expliquait pourquoi la Russie avait été vaincue dans la guerre contre le Japon. Se référant à Napoléon, il exposait comment les trois quarts des succès d'une armée dépendent du moral les soldats.
.Or, disait-il, la guerre était populaire chez les Japonais ; elle ne l'était pas chez les Russes. Le peuple japonais était animé d'un patriotisme ardent. Mais le peuple russe se refusait à considérer comme une entreprise utile à la patrie la défense d'une terre lointaine qui n'était pas la terre des aïeux.
Il n'en est plus de même aujourd'hui. Et la Russie se retrouve dans les mêmes conditions morales qu'en 1812, lors de l'invasion de Napoléon.
Ce qu'il s'agit de défendre, c'est le sol même de la patrie ; c'est le patrimoine du tsar et celui du peuple. Il n'est pas un Russe qui ne consente à tous les sacrifices pour un tel objet.
C'est assez dire que le moral des troupes est excellent.
Et le physique vaut le moral. Tout le monde sait qu'il n'est pas de soldat plus résistant à la fatigue et mieux entraîné que le soldat russe. Le grand nombre de jeunes gens astreints chaque année à la loi du recrutement permet d'exercer une sélection sévère, de n'incorporer que des sujets vigoureux, bien musclés, exempts de tares et parfaitement aptes à supporter les plus rudes campagnes.
En Russie, le recrutement est presque exclusivement rural. Les soldats, élevés pour la plupart au grand air des champs respirent la force, et la santé. Ils ignorent le bien-être déprimant des villes ; leur vie est sobre et frugale ; le travail leur a fait des muscles solides. Ils supportent sans se plaindre les températures extrêmes. « On a pu, écrit un historien du soldat russe, dire avec raison des moujicks qu'ils sont les cousins germains de l'ours blanc, avec cette supériorité sur le plantigrade qu'ils ne sont jamais incommodés comme lui par la chaleur. »
L'esprit de solidarité qui règne parmi ces soldats est admirable. En tête du règlement sur le service, en campagne de l'armée russe figure cette maxime du célèbre général Dragomirov : « Péris toi-même, mais délivre ton camarade. » Et cette maxime est toujours mise en pratique par le soldat. Elle explique les actes innombrables de dévouement qui sont l'honneur de l'armée de nos alliés.
L'esprit de discipline n'est pas moins remarquable que l'esprit de dévouement.
Là encore, le soldat est profondément imbu des maximes du catéchisme militaire de Dragamirov.
« Au combat, déclare Dragomirov, il n'y a pas de relève ; quand tu seras engagé dans la lutte tu y resteras jusqu'à la fin ; tu seras soutenu, mais jamais relevé. Quelle que soit la soudaineté avec laquelle apparaisse l'ennemi, tu ne dois pas oublier qu'il faut le battre à la baïonnette ou par le feu. Entre ces deux procédés, le choix n'est pas difficile et la formation est une chose secondaire : si l'ennemi est près, toujours la baïonnette ; s'il est loin, d'abord le feu et ensuite la baïonnette. »
Quand une armée est dressée avec le telles méthodes est-il étonnant qu'elle résiste à l'invasion la plus formidable sans se laisser entamer ?

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Quant à ce que peuvent supporter ces hommes, jugez-en par cette lettre qu'un officier de cosaques écrivait dernièrement à une de ses compatriotes et qu'un de nos confrères a publiée :

« En hiver, nos cosaques combattirent pendant trois mois dans les Karpathes, souvent à 2.000 mètres d'altitude. La température variait entre 29 et 41 degrés de froid. Je commandais les Kabardintsy, surnommés « les sauvages ». La division comprenait six régiments d'engagés volontaires. Je m'étais rendu moi-même à Tiflis avec le comte Vorontzof Dachkof, fils du vice-roi du Caucase, pour recevoir tous les engagements. De tous les recoins les plus reculés, depuis le Karbek, le mont Ararat, jusqu'aux frontières de Perse la levée se fit en masse. Les hommes. tout armés, merveilleusement montés, vinrent s'offrir à notre colonel. Ils avaient réellement grande allure, sur leur haute selle, coiffés de leur grand bonnet de fourrure, la taille fine serrée par la ceinture d'argent retenant le grand sabre recourbé et le kinjal. Que te dire des chevaux que tu connais ? Ils ont presque l'intelligence des chiens et l'adresse de la chèvre ; leur finesse, leur ardeur, la souplesse de leur échine rappelle nos grands lévriers de chasse ; ils savent côtoyer l'abîme le plus profond, sans que leurs prunelles libres de toute oeillère s'effare et sans qu'un muscle bronche.
« Nos cosaques firent merveille ; mais quel froid ! Ce fut horrible ! Malgré nos pieds enduits de graisse, nos énormes bottes de feutre passées sur nos bottes de cuir, nos lourdes pelisses de fourrure, nous trouvions à grand'peine l'énergie nécessaire pour réagir contre cette sorte de torpeur toute spéciale et très douce que donne le froid. J'ai éprouvé moi-même cet engourdissement et ce fut le grand souci de ma responsabilité qui seul me donna le courage de réagir. »
L'officier raconte alors qu'étant parti en reconnaissance avec une centaine de cavaliers il fut cerné par des forces considérables. Malgré le froid, malgré la marche pénible sur les flancs glacés des montagnes, lui et ses hommes combattirent sans relâche et parvinrent à percer le cercle des ennemis.
Mais la petite troupe s'était égarée.
« A partir de ce moment, dit-il, le vrai martyre commença. Pendant 48 heures mes pauvres soldats n'eurent, comme moi, pour toute nourriture, que du pain fait avec de l'avoine. Nous devions le mâcher avec de la neige pour arriver à l'avaler. Ma boussole seule nous guidait. J'étais obligé de soutenir mes hommes par la parole, par l'exemple. J'entonnais par moments quelques-uns de leurs chants favoris, leur donnant ainsi un peu de surexcitation factice. Mais ce froid ! ce froid terrible ! il pénétrait en nous, doucement, insidieusement, et, peu à peu, gagnait nos âmes. J'étais brisé, exténué, et jamais l'idée de la mort ne m'apparut plus calme et plus reposante qu'à cet instant. »
Enfin, cette poignée de héros parvint à rejoindre le gros de l'armée. Pas un homme ne manquait à l'appel ; pas un n'avait proféré une plainte. Tous avaient supporté les fatigues, les privations, les souffrance avec la même énergie la même résignation, le même dévouement.
Tel est le moral de ces admirables soldats ; et ce moral ne s'affaiblit pas, même chez le soldat blessé, même chez le soldat mourant :
Lisez plutôt cette anecdote que raconte le Novoïé Vremia, le grand journal russe et que traduisait ces jours derniers notre confrère le Figaro :
« Un blessé demande à se confesser. Il est frappé à mort. Avec des larmes qui font venir les larmes, le mourant s'accuse. Au moment où il va recevoir les derniers sacrements, il saisit la main du prêtre, la presse dans sa main affaiblie, et le supplie en ces termes :
« - Mon père, tranquillise-moi, pour l'amour de Dieu.
« - Pourquoi me dis-tu cela ? As-tu quelque chose à envoyer à ta femme, à tes enfants ? Une lettre à écrire ? Je ferai tout ce que je pourrai, sois tranquille.
« - J'ai été deux fois blessé, cela s'est bien passé ; mais je me sens mourir maintenant. Je ne me relèverai plus. Dis, s'il te plaît, fais que je ferme tranquillement les yeux.
«.. Que veux-tu donc ?
« - Est-il possible que l'on fasse la paix avec l'Allemagne ? La guerre ne durera-t-elle pas jusqu'au bout ? Alors, pourquoi tout ce sang que nous avons versé, pourquoi toutes ces têtes qui sont tombées, tous ces yeux qui sont fermés ? Il faut lutter jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.
« Il eût fallu voir, dit le P. Staphanof, qui a rapporté cette touchante histoire, la joie et le bonheur qui se reflétèrent dans ses yeux et sur son visage quand je lui expliquai qu'il n'avait jamais été question de conclure la paix avec les Allemands, que tous les Russes étaient fermement, résolus à vaincre, coûte que coûte, l'odieux ennemi.
« Tranquillisé, le héros se signa d'une main déjà glacée. Le prêtre le bénit, l'embrassa et courut vers d'autres blessés qui le réclamaient. »
Il y a un proverbe russe qui dit :
« L'amour du peuple est le Kremplin du Tsar ». Cela signifie que l'amour au peuple est la citadelle du tsar, la citadelle imprenable, la force avec laquelle l'empereur peut résister à tout. Or, l'amour du peuple, dans cette guerre, accompagne le tsar et ne l'abandonnera pas.

Ernest LAUT

 

Le Petit Journal illustré du 26 septembre 1915