LES FEMMES A LA CASERNE

On sait que le ministre de la Guerre a invité
naguère les commandants de dépôts à remplacer
autant que possible dans les casernes les soldats du service auxiliaire
par des femmes.
Un lieutenant-colonel qui a fait tout de suite l'expérience,
déclare qu'elle a donné les meilleurs résultats.
« J'ai employé des femmes dans tous les services où
cela m'a été possible, disait-il, l'autre jour à
l'un de nos confrères. Cinquante femmes abattent le travail de
quatre-vingts hommes que j'ai rendus à d'autres occupations.
» Pensez à l'économie d'hommes que cela représenterait
si cette règle était observée dans tous les dépôts,
intendances, hôpitaux du territoire. Il serait facile de libérer
de 30.000 à 40.000 hommes.
» La somme de travail accomplie par les dames auxiliaires dépasse
nos espérances. Chacun de mes nombreux services est une ruche
laborieuse où personne ne chôme.
» Toutes ces dames sont obéissantes et reconnaissantes.
Elles ont vite compris le rôle qu'elles étaient appelées
à jouer, et elles sont fières de collaborer à la
défense nationale... »
Les femmes sont employées au bureau du trésorier, à
l'atelier des tailleurs, à l'infirmerie, aux cuisines. Et c'est
ici que notre dessinateur nous les montre dans l'exercice de leurs fonctions,
modestes, mais combien utiles.
Les cuisines régimentaires occupées par les femmes n'ont
plus rien de commun avec les vieilles cuisines d'autrefois, sales et
obscures ; tout y brille ; les ustensiles en sont d'une propreté
éblouissante ; et, tout naturellement, les aliments y sont bien
préparés et cuits à point.
Et les soldats sont enchantés d'être mieux nourris qu'autrefois.
Le Petit Journal illustré
du 7 mai 1916