Messieurs les " hautement nobles "

officiers boches à Bruxelles.


Une correspondance parvenue de Bruxelles décrivait ces jours derniers les hauts faits de MM. les hobereaux prussiens dans cette ville.
« Plus que jamais, disait-elle, la capitale reste le paradis des embusqués ! Embusqués teutons aux noms aristocratiques qui payent en belle monnaie, la faveur d'exploiter les Belges dans le bureau d'une « Zentrale » quelconque. Ils n'en conservent pas moins tout leur attirail guerrier sabre traînant le pavé, revolver énorme, cartouchière gonflée.
» Ces ustensiles leur sont indispensables pour aller dans les bars, les pâtisseries et les théâtres ! Ils déambulent, en ville, toujours en groupe, le monocle à l'oeil, un gros cigare à la bouche ; ils commentent les faits d'armes de tous les fronts, répondent d'un doigt fatigué au salut des soldats et se cassent en deux dès qu'ils aperçoivent un supérieur.
» De midi à deux heures, ils inondent les restaurants ; ils choisissent les plats les plus copieux, arrosés de bons vins... »
Et pendant ce temps, la population pressurée, volée, tyrannisée, a faim.

 

Le Petit Journal illustré du 28 mai 1916