LA DÉBÂCLE EN HONGRIE

La retraite autrichienne devant le formidable
élan des troupes russes prend un peu partout des allures de panique.
En Hongrie, notamment, l'approche des Russes a causé les plus
graves désordres. On écrit de Budapest au Morning
Post
« Quelques détachements de cosaques ont passé les
Carpathes et se sont avancés d'une cinquantaine de kilomètres
en Hongrie, semant la panique dans les villages et dans les villes.
» Des milliers de réfugiés affluent vers la plaine,
terrorisant, par leurs récits, les populations que les proclamations
ne parviennent plus à rassurer. Ces réfugiés gênent
les opérations militaires, obstruant les routes, arrêtant
les colonnes de ravitaillement. Des cadavres de gens morts d'épuisement
et des carcasses de chevaux jonchent les chemins dans un désordre
indescriptible.
« Les Russes occupent maintenant les positions qu'ils occupaient
en janvier 1915... »
Le correspondant du journal anglais ajoute que le peuple n'ose plus
guère espérer qu'ils seront repoussés. En effet,
l'an dernier, les troupes allemandes arrivaient en masses vers les Carpates
; cette fois, elles font complètement défaut. C'est vers
l'Ouest qu'on les envoie ; et les Autrichiens se sentent réduits
à leurs seule ressources.
Comment le peuple ne serait-il pas pris de panique en voyant déferler
sur lui le flot intarissable qui vient du Nord ?