LE FRONT DE L'ARGONNE

vue panoramique
L'Argonne !... s'il est un terrain historique,
c'est bien celui-là. C'est là que se prépara la
première défaite des Prussiens en France. En 1792, quand
Brunswick envahit la France à la tête de ses pandours et
tenta de marcher sur Châlons, Dumouriez le força à
modifier ses plans en occupant les défilés des Islettes,
de Grandpré, de la Croix-aux-Bois et du Chesne ne Populeux
« L'Argonne, dit Arthur Chuquet l'éminent historien des
guerres de la Révolution n'a plus aujourd'hui la même importance
militaire qu'en l792. Elle n'a plus arrêté l'invasion.
Blücher l'a tournée en 1814 ; la troisième armée
prussienne ou armée de la Meuse l'a traversée sans obstacle
en 1870. Mais dans l'automne de l792, à une époque où
les routes n'étaient pas entretenues avec le même soin
qu'aujourd'hui, ou presque toutes les voies de communication qui figurent
actuellement sur la carte n'étaient pas encore pratiquées,
où le pays présentait mille obstacles que les défrichements
et les déboisements ont fait depuis disparaître, l'Argonne
offrait des ressources de défense très sérieuses
par ses étangs par ses pentes rapides et abruptes (surtout celles
du versant oriental qui regardent l'invasion ), par ses gorges en
échappées, par ses chemins encaissés qui formaient
de véritables ravins...»
Et nos grands aïeux de 1792 profitèrent admirablement du
terrain et se couvrirent de gloire en Argonne. De même, nos soldats
d'aujourd'hui ont illustré par leur héroïsme ce pays
d'Argonne où leurs pères leurs avaient vaillamment combattu.