NOS GRAVURES
La Police nous défend
On a longtemps reproché à la police de ne pas agir avec assez
d'énergie contre les malandrins dont l'audace croît sans cesse.
Mais, depuis quelques années, il en va autrement. Chaque fois que
la vie des citoyens paisible est en jeu, les agents interviennent avec promptitude,
avec courage et avec une impitoyable sévérité.
Ces méthodes, qui permettent à notre police de remplir efficacement
son rôle si souvent délicat, ont donné chez nous les
meilleurs résultats.
C'est ce qu'on vient de constater tout dernièrement encore. Rue du
Mont-Cenis, dans ce quartier de Clignancourt qui est un des quartiers les
plus peuplés de Paris, une passante, Mlle Dechut, se vît attaquer
soudain par un individu qui lui arracha son sac à main et s'enfuit.
La volée et des passants qui se trouvaient là s'élancèrent
à la poursuite du voleur. Il y eut une rapide chasse à l'homme.
Mais le fuyard ayant rejoint quelques-uns de ses acolytes, qui l'attendaient,
tous se retournèrent et firent feu sur la foule.
Une courte panique s'en suivît. Cinq personnes gisaient à terre,
plus ou moins grièvement blessées. A ce moment intervint un
gardien de la paix, M. Paimbœuf. Sans hésiter, il s'élança
vers le groupe hostile et la poursuite recommença. Mais, au moment
d'être rejoints, trois des bandits se retournèrent de nouveau
et tirèrent sur l'agent.
M. Paimboeuf sortit alors son browning et le déchargea contre ses
adversaires. Plus adroit qu'eux, il abattit d'une balle entre les deux yeux
celui qui avait volé précisément le sac à main
de Mlle Dechut. Les autres eurent le temps de disparaître.
Transporté au poste central du XVIIIe arrondissement, l'individu
en question fut identifié. C'est un Espagnol nommé Alexandro
Perez, âgé de vingt-quatre ans, et demeurant en garni boulevard
de la Chapelle.
Une fois de plus se trouve justifiée la campagne entreprise par le
Petit journal contre les étrangers indésirables qui
pullulent dans les grandes villes de France et y apportent le trouble, le
désordre ou le scandale.
Le Petit Journal Illustré du 4 janvier 1925